En perte de vitesse depuis plusieurs années, le All-Star Game cherche à se renouveler. Pour cela, la NBA pourrait adopter une nouvelle formule, la troisième en quatre ans. À l’instar de ce qui se fait déjà dans notre championnat de France, nous pourrions assister à un match opposant les meilleurs joueurs locaux (américains) aux meilleurs joueurs internationaux évoluant dans la ligue.
Depuis de nombreuses saisons, les joueurs américains ne semblent plus dominer le reste du monde comme ils le faisaient dans les années 90. Preuve en est : le dernier Américain à avoir été MVP est James Harden en 2017-2018. Avant cette période très récente, les joueurs américains avaient le quasi-monopole de cette distinction. Seuls Hakeem Olajuwon (1993-1994), Steve Nash (2004-2006) et Dirk Nowitzki (2006-2007) avaient réussi l’exploit de remporter le trophée.
La progression constante des joueurs internationaux, ainsi que leur domination actuelle, pourrait pousser Adam Silver à céder à cette demande populaire. Selon The Athletic, la NBA étudierait sérieusement la piste d’une rencontre entre les joueurs américains et leurs homologues du reste du monde pour relancer l’intérêt autour du All-Star Game. Des discussions seraient d’ailleurs en cours avec NBC, futur diffuseur de la NBA.
« On doit faire quelque chose de nouveau et de différent, mais on est excités par cette possibilité », a expliqué Byron Spruell, le président des opérations de la NBA.
Le prochain All-Star Game se déroulera à l’Intuit Dome, la salle qui accueillera les compétitions de basket lors des Jeux Olympiques 2028. De plus, le prochain All-Star Game aura lieu durant les Jeux d’hiver, diffusés par NBC. Un détail qui pourrait sembler anecdotique pour certains, mais qui ne l’est pas pour Adam Silver.
« Notre All-Star Game reviendra sur NBC la saison prochaine, au milieu de leur couverture des Jeux olympiques d’hiver. Étant donné le fort intérêt que nous avons constaté pour les compétitions internationales de basket, notamment lors des derniers Jeux olympiques à Paris, nous discutons avec le syndicat des joueurs de concepts centrés sur la représentation de leurs pays ou régions par les joueurs NBA, plutôt que sur les formats plus traditionnels que nous avons utilisés par le passé. »
L’idée de ce match est simple : renouveler un format pour lui redonner de son attractivité en jouant sur une fierté nationale.
« On envisage des formats qui s’appuient sur cette idée de jeu international, en explorant le concept des États-Unis contre le reste du monde, et en allant jusqu’à reprendre les mini-tournois que nous avons expérimentés à San Francisco. Peut-être que cela pourrait s’appliquer à une base de nations ou de régions », confirme Byron Spruell.
Les joueurs étrangers ne laissent plus les joueurs américains dominer exclusivement la ligue américaine. Si les compétitions internationales de la FIBA ou les épreuves olympiques sont encore la propriété de Team USA, ces derniers sont de plus en plus contestés. Ce qu’il manque souvent aux autres nations pour battre les États-Unis, c’est une association de plusieurs talents de très haut niveau.
Actuellement, 25 % des joueurs évoluant en NBA sont nés à l’étranger et de nationalité étrangère. C’est le cas des trois principaux candidats au titre de MVP cette saison : Shai Gilgeous-Alexander (Canada, Oklahoma City), Nikola Jokic (Serbie, Denver) et Giannis Antetokounmpo (Grèce, Milwaukee). De plus, comme évoqué plus haut, cela fait sept ans que le MVP de la NBA est un joueur international.
Parmi les autres stars internationales de la ligue, on retrouve Luka Doncic (Slovénie, Lakers), Pascal Siakam (Cameroun, Indiana), Karl-Anthony Towns (République dominicaine, Knicks), Alperen Sengun (Turquie, Houston) et Victor Wembanyama (France, San Antonio), en plus des trois précédemment cités.
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La rivalité pour savoir qui domine réellement la NBA entre les États-Unis et le reste du monde aurait alors un match pour en témoigner. Avec un tel affrontement, tous les joueurs pourraient être bien plus motivés à disputer le All-Star Game qu’ils ne l’étaient ces dernières années. Le monde aurait l’occasion de battre les États-Unis chez eux, ce qui pourrait être perçu comme une véritable humiliation. En face, les Américains pourraient vouloir défendre une suprématie qu’ils estiment leur revenir de droit. Ce match promettrait du grand spectacle, offensif comme défensif, avec un véritable enjeu (même si officiellement honorifique).
Cette idée fait écho à celle adoptée par la NHL cette saison. En février dernier, la ligue nord-américaine de hockey sur glace a réussi son pari en organisant un tournoi entre quatre nations (Canada, États-Unis, Suède et Finlande) en lieu et place de son traditionnel All-Star Game. Le « Four Nations Face-Off » a été un succès, avec 9,3 millions de téléspectateurs sur ESPN et 7,3 millions sur Sportsnet au Canada pour la finale.
Imaginez une opposition avec Shai Gilgeous-Alexander, Luka Doncic, Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic et Victor Wembanyama d’un côté, et Stephen Curry, Jaylen Brown, LeBron James, Kevin Durant, Evan Mobley de l’autre. Ça fait rêver et ça fera vendre, sans aucun doute. De quoi satisfaire à la fois le public… et la NBA.
Crédit photo : Kyle Terada-Imagn Images