Le Heat a officiellement mis un terme à sa saison après avoir été balayé par les Cavaliers la nuit dernière. La franchise floridienne est sortie par la plus petite des portes, subissant une humiliation de 55 points, la quatrième plus lourde défaite de l’histoire des playoffs NBA.
La campagne 2024-25 avait pourtant débuté sous de bons auspices, avec sept victoires lors des dix premiers matchs. Mais la suite a plongé l’équipe dans une spirale d’irrégularité. Une série de dix revers consécutifs suivie de six succès d’affilée en mars a illustré les montagnes russes traversées tout au long de la saison par les protégés d’Erik Spoelstra.
En coulisses, la tension a également pesé lourd. Le départ de Jimmy Butler vers les Warriors à la trade deadline dans des conditions pour le moins rocambolesques n’a pas aidé les Floridiens sur la fin de saison. Un départ précipité et hautement médiatisé venu illustrer la détérioration des relations entre Pat Riley et l’ancien Bull depuis la fin de l’exercice 2023-2024. Et une certaine zizanie au sein de la franchise.
Un contexte qui a précipité Miami à la 10ème place de la conférence Est seulement, avec 37 victoires seulement et 45 défaites au compteur. Soit son plus mauvais bilan depuis 10 ans. Le Heat a donc du en passer par le Play et battre Chicago puis Atlanta pour assurer sa qualification en Playoffs. On connaît hélas la suite.
Et si le résultat collectif est mitigé, le bilan individuel l’est tout autant pour les protégés de Pat Riley. Malgré une prestation très discrète lors du Game 4 face à Cleveland, conclu avec seulement 4 points au compteur, Tyler Herro a signé la meilleure saison de sa carrière. Sélectionné pour la première fois au All-Star Game, l’arrière du Heat a confirmé sa montée en puissance. Le Sixième Homme de l’Année 2022 a tourné à 23,9 points, 5,2 rebonds et 5,5 passes décisives de moyenne, en nette progression par rapport à la saison précédente (20,8 points, 5,3 rebonds, 4,5 passes). Deux performances à 40 points, face à Detroit puis Dallas, ont ponctué un exercice abouti sur le plan individuel.
De son côté, Bam Adebayo n’a pas répondu aux attentes. Auréolé d’un titre olympique décroché avec Team USA à Paris, l’intérieur floridien était attendu comme un pilier du collectif. Après deux saisons consécutives couronnées par une sélection au All-Star Game, le pivot a reculé dans la hiérarchie. Les moyennes ont baissé : 18,1 points, 9,6 rebonds et 4,3 passes par match, contre 19,3 points, 10,4 rebonds et 3,9 passes lors de l’exercice précédent. L’impact défensif s’est également amoindri, symbolisé par le recul du Heat au classement des défenses NBA passant de la 3e place en points encaissés à la 7e cette saison.
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Tout n’est pas bon à jeter pour autant à Miami. Réputé pour sa capacité à développer les jeunes joueurs, Erik Spoelstra a su tirer le meilleur de son 15e choix de draft. Attendu par peu d’observateurs, Kel’el Ware a terminé son exercice rookie sur une note très encourageante. En 22 minutes de moyenne, le jeune pivot a compilé 9,3 points, 7,4 rebonds et 1,1 contre par match, affichant des qualités athlétiques prometteuses. Un pic a notamment été atteint en février avec une performance à 6 contres face aux Knicks.
La série de playoffs contre Cleveland s’est révélée plus compliquée. En 18 minutes par match, Ware a affiché des moyennes de 4,8 points et 4,8 rebonds, logiquement impacté par l’intensité du rendez-vous. Malgré cela, Miami peut se réjouir d’avoir mis la main sur un intérieur doté d’un vrai potentiel de progression à moyen terme.
Alors que plusieurs entraîneurs de renom comme Mike Brown, Taylor Jenkins ou encore Michael Malone ont été remerciés cette saison, la question de la stabilité d’Erik Spoelstra mérite d’être posée. En poste depuis 17 saisons, le technicien américano-philippin semble arriver en fin de cycle à Miami.
Après avoir guidé le Heat vers six finales NBA et décroché deux titres aux côtés du Big Three composé de LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh, Spoelstra a connu un net ralentissement depuis 2 ans. La saison passée s’était conclue avec 46 victoires pour 36 défaites et une élimination au premier tour. L’exercice 2024-2025 a encore accentué la tendance, avec un bilan négatif et une sortie sans appel face à Cleveland.
L’effectif a néanmoins souffert de nombreuses blessures, et Spoelstra a continué à faire émerger de nouveaux talents, comme l’exige la culture de la franchise. Sur les six dernières saisons, Miami a disputé chaque campagne de playoffs, atteignant deux finales NBA, un exploit rare dans la grande ligue.
La direction devrait donc maintenir sa confiance envers Spoelstra, mais un renouveau semble inévitable sur le plan de l’effectif. Au fil de sa carrière, le coach du Heat a démontré une capacité constante à s’adapter à des groupes très différents, un atout précieux dans une ligue en perpétuelle évolution.
Erik Spoelstra started as a video coordinator for the Miami Heat and is now headed to his 5th Finals as the team's head coach.
— SportsCenter (@SportsCenter) September 28, 2020
Hard work pays off 👏 (via @MiamiHEAT) pic.twitter.com/lKZQONr6Kt
Le Heat s’apprête désormais à vivre un été agité, marqué très probablement par de profonds changements au sein de l’effectif floridien.
Crédit photo : Bob DeChiara-Imagn Images