Finale de conférence AFC
Cette finale de conférence AFC, entre les Kansas City Chiefs et les Buffalo Bills, est peut-être l’affiche la plus attendue et la plus convenue. Cependant, un seul de ces 2 favoris accèdera au Super Bowl LIX se jouant au Caesars Superdome de la Nouvelle Orléans. Nouvelle confrontation entre 2 machines de guerre habitués à ce rendez vous de mi janvier et qui sera scruté par les curieux plus ou moins fans de football américain du fait de la dramaturgie pour l’une ou l’autre équipe à venir. Après des matchs de Divisional Round nous ayant tenu en haleine et bien plus palpitant que les confrontations de Wildcard, les finales de conférence nous attendent ce week-end avec ce qui se fait de mieux sur la scène NFL.
Les Kansas City Chiefs rejoignent, presque naturellement, cette nouvelle étape dans la quête de leur Three Peat historique. Chaque saison semble un éternel recommencement pour la franchise à cheval entre l’état du Missouri et du Kansas. Le groupe change peu, certains joueurs passent et des joueurs de qualité, en quête d’une bague, les rejoignent pour toujours faire de cette équipe le candidat au Super Bowl presque automatique.
Comme à leurs habitudes, les Chiefs démarrent leur campagne 2024 avec des victoires, peu importe l’adversaire, plus ou moins faible et les automatismes bien ancrés depuis des années sous le commandement d’Andy Reid n’ont pas pris une ride. Tout le monde passe par le rouleau compresseur Chiefs et ce qu’il y a de pernicieux dans tout ça, c’est qu’ils le font sans en avoir l’air et toujours avec peu d’écart au score. Dans une division AFC West bien plus relevée que les années précédentes, ils finiront, malgré tout, 1er de division avec un bilan de 15 victoires pour 2 défaites et obtiendront la 1ère place de la Conférence AFC.
Cela restera le leitmotiv de toute la saison d’ailleurs. Les victoires des Chiefs se soldent régulièrement par moins ou un peu plus d’un touchdown d’écart. Dans les exemples les plus frappant, Baltimore s’inclinera 27-20 en ouverture de saison, les Bengals perdront juste d’un point et les 49ers, grand favori annoncé, seront étrillés tout autant. Comme un chat jouant de manière cruelle avec la souris, les Chiefs gagnent à la limite et sapent le moral de ses adversaires dès le début de saison. 9 semaines de victoire jusqu’au petit grain de sable brisant les rêves d’une saison parfaite, les Buffalo Bills (tiens… tiens…), finissant enfin à les faire tomber de leur pied d’estale.
Mecole Hardman (1)
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Kansas City Chiefs
18 yards
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Nous aurions pu croire à une période de doute des coéquipiers de Patrick Mahomes, il n’en sera rien. La machine repart de plus belles avec des succès dans tous les sens de la même manière et leur point d’orgue sera une victoire en semaine 17 face à une excellente défense des Steelers par plus de 2 touchdowns d’écart. Comme un symbole, les Chiefs annoncent n’être qu’à leur tour de chauffe et que personne ne pourra les stopper malgré l’éternel débat d’un favoritisme tout relatif des arbitres durant toute la saison et qui est surtout fait pour polémiquer sur la réussite de la franchise. Dans la même veine que le reste de la saison, les Houston Texans tomberont durant le Divisional Round de la même manière que les 17autres adversaires de saison régulière. Un bis repetita…
Les Buffalo Bills accèdent également, de nouveau, à ce niveau de compétition avec pour optique de briser leur syndrome de martyre des Chiefs et créer leur propre dynastie. Buffalo, de leur côté, s’est installé dans le haut du classement de la conférence AFC depuis quelques années maintenant. Faisant face à des adversaires de division très peu challengeant, les seuls qui auraient pu les chatouiller sont les Dolphins mais la saison en demi teinte de la franchise de Floride laissera la porte grande ouverte aux Bills avec un écart de 5 victoires dans leur division avec le 2ème et un bilan global de 13 victoires pour 4 défaites les classant 2ème au total de la Conférence AFC.
La franchise de l’état de New York a, comme toute franchise jouant le Super Bowl, misé sur la stabilité et la continuité et surtout procédé à des ajustements d’effectif pour peaufiner un groupe optimisé et pouvant répondre aux défis des autres cadors de la ligue. De manière beaucoup plus spectaculaire, les Bills feront de la marque 30 points une habitude. 3 premières semaines où les adversaires furent étrillés puis les Ravens et les Texans firent douter temporairement la cité de Buffalo avec 2 défaites avant de reprendre leur marche en avant avec 7 semaines de victoires sur le même schéma. Les Rams les accrocheront en semaine 14 dans un match spectaculaire à 86 points au total cumulés des 2 équipes pour finir tout en douceur leur année avec 3 nouvelles victoires dont 1 de rang face aux Lions en semaine 15, 48-42.
Josh Allen (27)
— NFL Touchdown Videos (@NFLTDsVideos) December 2, 2024
Buffalo Bills
8 yards pic.twitter.com/E7k4QOgHon
En playoffs, les Bills assureront leur tour de Wildcard en dominant de la tête et des pieds des Broncos encore trop inexpérimentés en attaque avec leur quarterback rookie, Bo Nix, malgré une défense très performante. Leur Divisional Round sera plus accroché face aux Baltimore Ravens où le sort de la rencontre se jouera sur les turnovers trop nombreux des Ravens et ceux-ci laisseront échapper une possible qualification sur une réception droppée pour une transformation à 2 points de Mark Andrews.
Force est de constater que l’affiche Kansas City Chiefs-Buffalo Bills commence à s’imprégner dans le paysage de la NFL. Prenons une échelle de temps raisonnable et remontons jusqu’en 2020. Patrick Mahomes fît son apparition dans la ligue suite à la draft de 2017 et Josh Allen suite à la draft 2018. Les rencontres à partir de 2020 restent les affiches les plus probantes à analyser. Chiefs et Bills aiment se donner rendez vous durant les joutes du mois de Janvier.
Josh Allen (6)*
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Buffalo Bills
2 yards
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Si l’on prend les faits juste comptable, les joueurs de l’état de New York mènent la série en saison régulière avec 4 victoires pour 1 défaite. La bande à Josh Allen prend la mesure de son adversaire surtout depuis les 4 dernières années où ils se sont imposés en 2021, 2022, 2023 et celle toute récente de 2024. Malgré tout, le syndrome playoffs hante encore la ville de Buffalo et les Chiefs se sont imposés au même stade de la compétition que cette année en finale de conférence de 2021, 38-24. Les Divisional Round n’auront pas plus porté chance aux bisons, la rencontre de 2022 aura accouché d’un scénario de match épique (42-36) avec une prolongation polémique qui restera dans l’histoire de cette ligue.
2024 aurait pu être l’année pour exorciser les démons, Buffalo accueillait la rencontre de playoffs et on espérait un retournement de la situation, cependant, Kansas City montrait tout son cynisme et déjà cette fameuse façon de gagner en frustrant son adversaire. A partir de ce postulat, Buffalo, vont ils enfin surfer sur les améliorations apportés à leur effectif et faire plier les Chiefs pour enfin créer le cataclysme que beaucoup attende enfin ?
On se répète inlassablement depuis des semaines, Kansas City reste la place forte, le favori ultime, la franchise qui ne rompt jamais. Patrick Mahomes est réellement Mr Playoffs et ne vit que pour ça avec la possibilité de sortir des jeux tel un magicien, Travis Kelce refait surface au meilleur moment profitant des semaines de repos entre la fin de la saison régulière et les joutes de janvier et le staff connaît la partition des playoffs à jouer sur le bout des doigts.
Les Chiefs ont une attaque de 2ème moitié de classement à la course et mi tableau à la passe, ce qui n’en font pas les monstres craints de la ligue. Mais ce que l’on peut remarquer, c’est que la franchise se classe 7ème au niveau du nombre de jeux joués, et 6ème au nombre de tentatives de passes et 5ème au niveau du nombre de 1st down enchaîné. Cela nous apprend que les Chiefs ne dominent pas sur la longueur des courses ou des passes mais sur la quantité des petits jeux et le style d’un playbook qui égraine le chronomètre mais tout en avançant.
En soit, les leaders à la course (Kareem Hunt, 728 yards) et à la passe (Travis Kelce, 823 yards) démontrent aussi cette tendance. Le Tight End est le meilleur receveur alors qu’il cumulait en moyenne 56 yards toute la saison uniquement. Malgré une utilisation quasi inexistante des receveurs, Hollywood Brown, DeAndre Hopkins, Juju Smith Schuster ou Xavier Worthy, Kansas City arrive toujours à trouver le moyen d’inscrire au minimum 20 points, et un peu plus, puisque la défense leur permet de gérer leur match. L’usure de l’adversaire reste leur grande force et il y a peu de chance que cela change face aux Bills ce week-end.
Il ne reste plus beaucoup d’adjectif pour décrire toute l’organisation et la discipline dont fait preuve le groupe emmené par Steve Spagnuolo. La défense de l’état du Missouri ne déçoit jamais son public et ne subit que très rarement des trous d’air. La preuve en est faite par son classement général en terme de statistiques.
La défense à la course fait partie du 1er tiers du classement de l’ensemble des franchises de la ligue, elle laisse avancer son adversaire mais ne lui laisse pas espérer bien plus au fur et à mesure des drives. Kansas City devra appuyer sur le contrôle des playmakers des Bills à la course (Allen et Cook) pour faire basculer la rencontre. Côté défense à la passe, le backfield n’est jamais débordé totalement mais peut subir quelques gros jeux la mettant un tant soit peu en difficulté.
Au final, il faut regarder au delà des statistiques, la défense des Chiefs se singularise surtout sur son exceptionnelle adaptation en cours de match. Les ajustements sont légion et, c’est là, que la différence se fait finalement face aux adversaires. Plier mais ne pas rompre, tel est leur adage. Tout cela se complète par un Chris Jones toujours aussi influent, avec un nombre de pass rush victorieux de 62 et de pressions de 50 qui sont tout aussi déterminant que certains autres Defensive Tackle avec plus de sacks. Le backfield défensif n’est pas sans reste non plus, l’homogénéité le définit bien et il peut compter sur des individualités comme Trent McDuffie, l’un des tout meilleurs Cornerbacks de la ligue.
Les Buffalo Bills attaquent vraiment cette finale de conférence AFC avec beaucoup plus de certitudes et d’expériences par rapport aux années précédentes. Il est indéniable que les résultats malheureux des années antérieures forgent le caractère et surtout donnent les leçons nécessaires pour ajuster les détails d’effectif, d’organisation ou de playbook. Pour l’anecdote, les Bills chercheront à être la troisième équipe depuis 2018 à battre les Chiefs dans une saison si d’avance il sortait vainqueur de leur confrontation ce week-end.
Sur cet état de fait, Buffalo a montré tout au long de l’année la force de frappe que pouvait être cette équipe et également sa propension à gagner en marquant beaucoup de points. En proie au pire difficulté lorsqu’il s’agissait de conclure les rencontres de playoffs par le passé, ils ont montré lors du Divisional Round qu’ils savaient tenir le match et ne pas s’écrouler dans les moments décisifs.
Les Bills se sont classés 2ème de la ligue en terme de points marqués au total (525 points) et 9ème aux nombre de yards à la course au total (2230 yards) alors que les Chiefs sont 15ème sur les points (385 points) et 22ème sur les yards à la course (1790 yards). Enfin, et on le sait malgré tout, la performance du commandant de l’équipe, le Quarter Back, a toute son importance ; Josh Allen est le Quarter Back numéro 1 de la ligue en terme d’évaluation globale sur toute la saison avec un ratio de 77,3 alors que Patrick Mahomes termine 8ème avec un ratio de 67,7. Cette dernière donnée est réellement à considérer.
Allen en a fini avec ses interceptions et turnovers des années précédentes (18 et 14 interceptions les années antérieures) pour juste 6 interceptions au total cette année grâce aussi à une meilleure protection de passe via sa ligne offensive. C’est bien là que la différence pourrait se faire, une maîtrise global de la gestion de son équipe et non plus une maîtrise de sa propre gestion du jeu. Par ailleurs, la ligne offensive des Bills n’a autorisé que 14 sacks sur leur Quarter Back les classant 1er de la ligue, ce qui démontre aussi une plus grande largesse de temps et de confort pour Josh Allen pour analyser le terrain et prendre les bonnes décisions.
Nous avons tari d’éloges sur cette attaque des Bills mais la défense de Buffalo n’est pas en reste pour maintenir son équipe dans les matchs. Les rencontres de playoffs se déterminent souvent via les grosses performances défensives et les joueurs de l’état de New York ne devront pas déroger à cette règle. Cette défense possède des individualités mais tout le monde participe à sa manière à l’effort de guerre. Aucun d’entre eux ne ressort plus qu’un autre et le talent est partout. Buffalo mise sur une cohésion de groupe et de l’expérience avec un Von Miller qui du haut de ses 35 ans donne le ton de la défense à ses coéquipiers.
Classé dans les statistiques défensives à la course et à la passe dans la bonne deuxième moitié du tableau globalement, c’est surtout sur la discipline et la rigueur que celle-ci fait la différence. Se classant 3ème aux nombre de pénalités octroyées aux adversaires avec seulement 127 et 5ème sur les yards autorisés aux adversaires sur ces mêmes pénalités (1016 yards), Buffalo sait qu’en retardant les drives et en limitant les yards acquis, ils pourront se donner une chance de faire basculer le match surtout si ils évitent en plus de donner des yards sur des pénalités.
La finale de conférence AFC se joue parfois à des détails et les facteurs météorologiques ne rentreront pas en ligne de compte cette année. Les 2 franchises sont habitués à des conditions climatiques extrêmes pour autant les service météorologiques du Missouri et du Kansas annoncent une journée ensoleillée avec une légère brise mais fraîche. Les températures devraient au plus chaud de la journée atteindre les 3°Celsius et le temps devrait devenir partiellement nuageux vers la fin du match avec des température de -7°Celsius. Autant dire que ni la production de Patrick Mahomes, ni celle de Josh Allen, ne devraient être impactée par ces conditions.
AFC Championship Game 2020!! ❤️💛One of the most amazing experiences ever.
— Jenna (@jennaxkc) August 31, 2023
7 days until Arrowhead is full of the tomahawk chop!!! #Chiefskingdom #kansascity pic.twitter.com/MqvP2BYfcz
Les Chiefs joueront cette finale de conférence AFC dans leur antre de Arrowhead et les 31 autres franchises de la ligue savent la difficulté à appréhender cette ambiance électrique. Véritable 54ème homme à part entière, la ferveur de ce public n’a rien à envier à la Bills Mafia. Le peu de supporters de Buffalo devront donner de la voix car ceux de l’état du Missouri et du Kansas confondu risque à coups de Tomahawk Chop chanté d’enflammer l’arène qui ne demandera que ça.
Kansas City possède toutes les cartes en main pour accéder à la plus haute marche. Dans une position d’équipe soit disant la plus faible, les Chiefs ne sont jamais plus heureux lorsqu’ils ne sont pas les favoris. Buffalo, quant à eux, ont l’avantage d’aborder cette rencontre avec une équipe bien plus en place que lors de leurs premières qualifications en playoffs, ils doivent, cette année, profiter de cette mince opportunité pour participer à la grande messe de mi février.
La finale de conférence AFC entre les Kansas City Chiefs et les Buffalo Bills se déroulera le lundi 27 janvier 2025 à 00h30 (heure française). La rencontre sera diffusée en France sur BeIN SPORTS, ainsi que sur le Game Pass NFL.
Mandatory Credit: Jay Biggerstaff-USA TODAY Sports
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