Jean-Philippe DINGLOR, pouvez-vous nous présenter le match de ce dimanche à Avignon contre la Serbie, et les enjeux principaux ?
Il s’agit d’un match de la ligue des nations, que l’on jouera pour la 7ième place, en dessous de nos standards. C’est très important pour nous de gagner et de finir 7ieme afin de relancer notre programme. Nous avons déjà joué contre eux en 2019, et c’est important de se challenger pour cette équipe de France, qui sera plus compétitive que lors de la défaite en Grande Bretagne l’été dernier.
Le match en Angleterre a été une défaite frustrante (6-7), avec l’absence des cadres, retenu pour beaucoup en ELF. A-t-il permis tout de même de voir de jeunes joueurs, et de leur faire prendre de l’expérience ?
Effectivement, il nous a servit de test pour ces jeunes joueurs pour pouvoir les convoquer et surtout élargir le vivier de l’équipe de France sénior. Cela nous à permis de voir leur valeur dans ce type de rencontre. Il nous manquait effectivement beaucoup de joueur, c’était une équipe très rajeunit. La défaite reste douloureuse, mais ils ont fait bonne figure.
« Jouer en équipe de France, c’est particulier! »
Ça reste une bonne expérience à prendre pour le jeune, avec le niveau Equipe de France différent, et une ambiance particulière.
Jouer pour l’équipe de France reste une expérience particulière. Les joueurs ne lâchent rien, du début à la fin, et il y a toujours cette espèce de tension de revêtir le maillot bleu. C’est une sensation particulière de représenter son pays.
Pour revenir sur le match de dimanche, vous allez organiser un camp d’entrainement du 25 au 27 octobre. Comment se déroule un camp d’entrainement de l’équipe de France de football américain ?
Tout ceux qui viennent en équipe de France savent que les camps sont très compacts, très difficiles à ingérer et digérer. Nous n’avons pas beaucoup de temps de mise en place au niveau des joueurs. Il faut assimiler les différentes options du cahier de jeux. Pour les nouveaux, il faut intégrer un playboock nouveau, souvent très différents avec ceux dont ils ont l’habitude en club. L’intensité est vraiment énorme. On enchaine avec 2 pratiques par jours, un le matin et un l’après-midi, entremêlé de meetings. Pour la plupart, ils ne sont pas habitués à ce rythme-là. Il y a beaucoup moins de meeting et de pratique en club. Donc on densifie les choses.
Ces camps servent à la fois de créer des dynamiques de groupe, mais aussi pour les joueurs de prouver qu’ils ont leur place ?
Le football américain, c’est 11 duels dans un ensemble. Ces camps servent à créer une dynamique, car en plus nous n’avons pas tout le temps le même groupe de joueur, le match en Angleterre le prouve bien.
« Un staff d’expérience qui communique bien »
Pouvez-vous nous présenter le staff autour de vous et le rôle de chacun ?
C’est un staff qui m’accompagne depuis ma prise de fonction. Je vais commencer par les défenseurs, une fois n’est pas coutume. Le coordinateur défensif, Nicolas SIMONEAU qui est aussi l’entraineur du Flash de La Courneuve. Ensuite, Arnaud MBOUTCHA, qui s’occupe des Linebeacker, qui est également coordinateur défensif du Flash. Arnaud VIDALLER, qui s’occupe des defensive back, qui coach les spécial team également. Il est entraineur des dauphins de Nice et était le coach des DB pour les Mousquetaires cet été. J’ai Alejandro LOZANO qui est un ancien international et qui coach les defensive linemen. C’est un staff qui a de l’expérience et qui se connait bien, ce qui est important car ils sont uni et capables de se dire les choses.
En attaque, j’ai Jean-Philippe ELDIN, qui est le coordinateur offensif, et également coach de la ligne offensive. Mario DANIAL coach les running back, et Artchill MONNEY pour les receveurs, qui à coaché chez les mousquetaires. Enfin, nous avons Emmanuel MAGUET, le DTN et coach de l’équipe de France U19, qui s’occupe des quarterback.
C’est un groupe d’expérience, qui communique bien, et c’est le plus important dans un coaching staff.
Qui est-ce qui envoie les jeux offensifs et défensifs ?
Les coordinateurs offensifs et défensifs ont également ce rôle-là. Ils sont assistés par les autres coachs.
Le match arrive le 29 octobre, une période ou le championnat de France n’a pas débuté, et l’ELF est terminé depuis plus d’un mois. Nous sommes dans une période creuse, quel est l’impact sur l’équipe de France ?
C’est très compliqué. Pour le compte, nous allons avoir des joueurs avec des capacités athlétiques très différentes. Ceux en championnat de France sont en phase de reprise athlétique avant le championnat, alors que ceux issus de l’ELF sont en phase de décompression, et de récupération.
« Avec l’ELF, les joueurs apprennent ce qu’est le haut niveau au quotidien »
Quel est l’impact pour l’équipe de France d’avoir une équipe ELF à Paris ?
En termes de formation, ces équipes n’apportent pas grand-chose, elles ne forment pas les joueurs. Ils sont formés par les clubs de la FFFA pour le développer et rejoindre le haut niveau. Ce qu’apprennent les joueurs avec l’ELF, c’est le haut niveau. Gérer les efforts, les répétitions des matchs, sa récupération, prendre soin de son corps en dehors des entrainements et des matchs, savoir quand on met de l’intensité ou quand on en met moins. Ils ont aussi une meilleure connaissance des différents schémas, et donc ils progressent sur leur IQ football et sur les principes généraux de jeu.
On observe une baisse des résultats de l’équipe de France. Comment voyez-vous cela ?
Je pense que c’est lié à la structure. C’est dur de mettre en place des camps. Et préparer une équipe avec autant de rotation et aussi peu de camps, c’est dur. On est obligé de reconstruire, répéter, repartir de zéro, et ce ne fait pas avancer le groupe. Il nous faut plus de camps de préparation avec tous les athlètes. Même si ce sont des sportifs de haut niveau, c’est un sport de cohésion, d’habitudes.
Quel sera pour vous l’impact de la présence du flag football au JO pour les nations européennes ?
C’est difficile à juger. Il sera je pense intéressant après le JO. Avant, ca impactera surtout les joueurs actuels de football américain et de flag qui vont avoir envie de faire partie de cette équipe de France. Après 2028, il pourrait y avoir de bonnes retombées sur notre sport, mais ces retombées seront surtout pour le flag.
On va finir en parlant un peu de NFL. Une équipe préférée ?
Je n’ose pas trop en parler en ce moment, mais je suis fan les Giants de New York. Mais c’est très dur, malgré les croyances du début de saison.
Des surprises et déceptions niveau NFL ?
Les équipes qu’on attendait sont présentent : Chiefs, Niners… On sait qu’elles sont solides et on les attendait. La surprise surtout, c’est Miami, qui propose un jeu intéressant et explosif. C’est l’underdog de la saison pour le moment. Au niveau des déception, les Patriots continuent leur descente en enfer. C’est difficile pour cette équipe.
Un pronostic pour le Superbowl ?
Je vais mettre une pièce sur les Niners. Très solides défensivement. Un porteur de balle très percutant qui permet de libérer l’espace sur le jeu aérien. Par contre, je ne sais pas qui sera le finaliste. Ça sera très serré.
Merci énormément à Jean-Philippe pour sa gentillesse et le temps passer avec nous. Bonne chance à l’équipe de France ce dimanche 29 Octobre à Avignon. La rédaction de TFA sera sur place pour tenter de vous faire vivre au plus près ce match.
L’interview dans son intégralité :