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Donald Trump envisage un décret sur la rémunération des athlètes universitaires

Jean Fabre-Jevanoff

Alors que le sport universitaire américain vit une transformation historique, le président Donald Trump pourrait bien y laisser son empreinte. Il envisagerait de publier un décret présidentiel pour encadrer la rémunération des athlètes universitaires, après avoir échangé cette semaine avec Nick Saban, légendaire ex-entraîneur de l’université d’Alabama. 

Vers une législation votée par le Congrès ? 

Lors de leur rencontre à Tuscaloosa, Saban a exprimé son inquiétude face à la « professionnalisation » croissante du sport universitaire. Le développement des accords NIL (nom, image, ressemblance) a entraîné des écarts financiers importants entre les programmes et, selon lui, créé un déséquilibre concurrentiel. 

Le sénateur de l’Alabama et ancien coach d’Auburn, Tommy Tuberville, a confirmé avoir abordé ce sujet avec Trump, plaidant pour l’instauration de normes nationales, rapporte The Athletic

« Le football universitaire est le cœur de l’Amérique, mais il est en danger si les règles ne sont pas harmonisées », a-t-il déclaré, selon le Wall Street Journal. 

Trump aurait demandé à ses conseillers d’étudier la faisabilité d’un décret, bien que de nombreux experts soulignent qu’une réforme durable nécessiterait une loi votée par le Congrès. En effet, la complexité juridique de la question (droit du travail, droit à l’image, Titre IX, droit contractuel, etc.) dépasse largement le cadre d’un simple décret présidentiel. 

Les universités bientôt autorisées à partager 20,5 millions de dollars avec leurs athlètes ? 

Cette initiative intervient alors que la NCAA attend la validation d’un accord judiciaire dans une série de procès antitrust, totalisant 2,8 milliards de dollars. Si l’accord est validé, les universités pourront partager jusqu’à 20,5 millions de dollars par an avec leurs athlètes à partir de la saison 2025-26. 

Malgré cette avancée, de nombreux acteurs du sport universitaire (dirigeants, entraîneurs, athlètes) appellent à l’adoption d’une loi fédérale. Une harmonisation nationale est jugée indispensable pour réduire les litiges et combler les disparités entre les législations des États. 

Affaiblie depuis une décision unanime de la Cour suprême en 2021, la NCAA soutient également cette approche. Elle milite pour un cadre juridique unifié qui permettrait d’encadrer les transferts, fixer des plafonds financiers, et restaurer une certaine équité dans la compétition. 

Nick Saban résume la situation : « Je soutiens la rémunération des joueurs. Mais aujourd’hui, le sport universitaire n’a plus rien d’universitaire. C’est devenu du sport professionnel déguisé. » 

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Une NCAA toujours plus proche des ligues professionnelles

La NCAA n’a en effet plus grand-chose à envier à la NBA ou la NFL en termes d’audiences aux États-Unis. Certains joueurs universitaires sont de véritables stars, souvent plus suivis que certains professionnels issus des grandes ligues. De plus, le nombre beaucoup plus important d’équipes universitaires par rapports aux franchises professionnelles, rend la NCAA plus engageante à suivre pour le public local.  

Preuve de cette popularité : le football universitaire dispose de son propre jeu vidéo, à l’image de celui de la NFL. Après avoir autorisé la rémunération des étudiants-athlètes en 2021, les instances pourraient désormais faire machine arrière pour mieux encadrer un système devenu difficile à maîtriser.

Crédit photo : Gary Cosby Jr.-Tuscaloosa News

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Journaliste polyvalent sur le football américain, j’écris aussi des articles sur le basket. Commentateur sur Twitch et sur YouTube. Passé par Eurosport notamment. Un mix d’Eminem et de OBJ, fan inconditionnel de Patrick Mahomes et Lebron James

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