Les plateformes de paris dépassent les services de streaming dans le secteur du divertissement

Le paysage du divertissement a profondément changé. Les médias traditionnels comme la télévision et le cinéma ont cédé la place aux plateformes numériques, mais ce sont désormais les sites de paris – et non les géants du streaming – qui génèrent certaines des plus grandes recettes du secteur.

Portées par l’attrait croissant des sports en direct, ces plateformes dépassent discrètement les services de streaming dans la course à l’attention du public et aux profits.

À l’échelle mondiale, le marché des paris sportifs était estimé à 100,9 milliards de dollars US en 2024 et devrait presque doubler d’ici 2030, pour atteindre 187,39 milliards de dollars US, selon le rapport Grand View Research Sports Betting Market.

En comparaison, le marché mondial du streaming sportif était évalué à 33,93 milliards de dollars US en 2024 et devrait atteindre 68,3 milliards de dollars US en 2030.

Ces chiffres montrent clairement comment les sites de paris surpassent déjà une grande partie du segment du divertissement numérique, du moins dans certains créneaux.

Au Brésil, cette dynamique se répète. Le marché des paris sportifs y représenterait près de 120 milliards de R$ par an, avec une croissance explosive, tandis que les services de streaming font face à la saturation des abonnements, à la hausse des coûts de contenu et à une concurrence accrue.

Le reste de cet article explore les raisons pour lesquelles les plateformes de paris ont atteint une telle domination.

Caractéristiques principales : Sites de paris vs streaming

Les plateformes de paris sportifs partagent plusieurs facteurs clés de croissance :

• Accès en temps réel via mobile, permettant les paris en direct (in-play).
• Expansion des marchés : e-sport, sports de niche, micro-paris.
• Portée mondiale : un site en ligne peut opérer dans plusieurs pays (selon les licences).
• Monétisation transactionnelle : basée sur le volume des paris plutôt que sur des abonnements.
• Publicité et sponsoring massifs, souvent via des clubs sportifs, renforçant la notoriété et le volume des mises.

Les services de streaming, eux, reposent sur un modèle bien différent :

• Revenus tirés des abonnements (SVOD) ou de la publicité (AVOD).
• Coûts élevés des droits sportifs et de production de contenu original.
• Croissance freinée par le taux de désabonnement, la saturation du marché et la multiplication des offres concurrentes.

En résumé : les plateformes de paris se nourrissent du volume de transactions, tandis que le streaming dépend du nombre d’abonnés. Mais les premières génèrent déjà davantage de revenus dans de nombreux marchés.

Réforme, régulation et forces de marché

Selon l’ABERJE, dans de nombreux pays, les réformes réglementaires ont à la fois stimulé les revenus et renforcé le contrôle.
Au Brésil, la loi n° 13.756/2018 a légalisé les paris sportifs à cote fixe et ouvert la voie à de nouvelles régulations :

• Licence coûteuse (environ 30 millions de R$)
• Restrictions publicitaires
• Mesures de protection des consommateurs

Ces règles renforcent la confiance et la légitimité du secteur, tout en augmentant les coûts de conformité pour les opérateurs.

Concurrence et convergence des marchés

Une convergence croissante émerge entre streaming et paris :

• Les droits sportifs et les audiences en direct stimulent les paris.
• Les sponsoring liés aux paris accroissent l’engagement.
• À terme, certaines plateformes pourraient fusionner contenu et paris.

Les services de streaming, sous pression, cherchent à évoluer :

• Investissements dans le sport en direct comme levier de différenciation.
• Lutte contre le partage de comptes.
• Adoption de modèles hybrides avec publicité.

Des tendances analysées par plusieurs sites internationaux spécialisés, tels que Betting News.

Taille des marchés mondiaux

*Taux de croissance approximatif selon les prévisions (Source : Grand View Research).

Cette comparaison montre que le marché des paris repose sur une base bien plus large que celui du streaming et continue de croître à un rythme soutenu.

Impact pour les parieurs et les opérateurs

Pour les parieurs, ce boom offre :

• Plus d’accès, plus de marchés et plus de commodité.
  Mais aussi :
• Plus de risques : marketing omniprésent, tentation accrue.
• Pertes financières : au Brésil, un rapport estime à 23 milliards de R$ les pertes sur un an.
• Présence de sites illégaux, malgré les efforts du gouvernement pour les bloquer.

Pour les opérateurs, les avantages sont nombreux :

• Marché mondial en expansion rapide.
• Transactions fréquentes et engagement élevé.
• Sponsoring sportif très visible (naming rights, publicité).
• Opportunités dans les juridictions peu régulées.

Mais ils font aussi face à :

• Des coûts réglementaires croissants.
• Des risques d’image (addiction, responsabilité sociale).
• Une concurrence féroce et une pression fiscale accrue.

Étude de cas : le Brésil

Le Brésil illustre parfaitement cette mutation :

• Marché estimé à 120 milliards de R$ par an.
• Croissance de 135 % en un an (août 2022 – août 2023).
• Environ 17,7 millions de parieurs, dont 71 % d’hommes et 27,8 % âgés de 31 à 40 ans.
• Nouvelles règles de licence et marketing adoptées en 2025.

Bien que les chiffres précis du streaming brésilien soient limités, la tendance est claire : le segment reste dynamique mais moins rentable et plus saturé.

Globalement comme au Brésil, les plateformes de paris ont su monétiser plus rapidement l’intérêt du public pour le sport que les services de streaming.