Super Bowl rime avec effort, sueur, engagement et… Football Américain bien sûr. La plupart des fanatiques extrêmes de ce sport attendent impatiemment le coup d’envoi et surtout la longue passe, le touchdown ou le plaquage qui fera basculer le match d’un sens ou d’un autre que l’on soit partisan ou non de l’une ou l’autre équipe.
Cependant, la NFL fait bien les choses et a vite compris que pour drainer des spectateurs et téléspectateurs de tous horizons, il fallait intéresser les non-initiés à ce sport en leur proposant un divertissement à la hauteur de l’évènement. A grand coup de spots publicitaires onéreux, tout est dans la démesure à l’image de l’Amérique. Certains téléspectateurs semblent même davantage intéressés par le concert que par le match en lui-même.
Le concert de la mi-temps du Super Bowl, « The Halftime Show » pour les puristes, est devenu une véritable institution dans le paysage médiatique américain mais, depuis les années 90, cela dépasse largement le cadre des frontières du pays de l’oncle Sam.
Lien fondamental avec la culture pop, le Show de la mi-temps est devenu indissociable de la grande finale de Football Américain.
Adapté à son époque, avant les spectacles pyrotechniques et disproportionnés à coup de scènes géantes que nous connaissons, les années 60 et 70 verront se succéder des spectacles de mi-temps, pour la plupart, réalisés par des fanfares universitaires locales ou nationales très connues sur le continent américain. Ces Marching Bands effectuent divers déplacements, selon une chorégraphie, tout en jouant de la musique.
Ce n’est qu’à partir des années 80 et l’évolution de la société américaine et de sa culture que des chanteurs bien connus aux Etats-Unis vont se prêter au jeu. Ils y voient, avec le nombre de spectateurs et téléspectateurs grandissant, un moyen de se faire connaître et d’accroître la vente de leurs disques (Elvis Presto, Up with People).
Le grand tournant arrivera avec Michael Jackson qui fait basculer l’évènement dans une autre dimension en 1993 à Los Angeles au Rose Bowl avec l’un des premiers shows démesurés. De nombreuses stars internationales de la chanson suivront et feront entrer ce spectacle au panthéon.
Aujourd’hui, certains de ces Shows peuvent atteindre des chiffres vertigineux entre 115 millions et 120 millions de téléspectateurs. Le décompte ne pouvant être qu’approximatif à l’heure des réseaux sociaux, de l’audience télévisée et des diffusions sur les plateformes de la NFL.
Loin de nous le fait de juger un spectacle mieux qu’un autre et les goûts musicaux des uns et des autres divergent tellement que si vous demandiez à un panel représentatif leurs meilleurs « Halftime Shows », vous pourriez avoir des choix divers et multiples. Nous avons décidé de ressortir uniquement ceux qui ont fait l’unanimité.
Jan 31, 1993; Pasadena, CA, USA; FILE PHOTO; Recording artist Michael Jackson performs during the halftime show of Super Bowl XXVII at the Rose Bowl. The Dallas Cowboys defeated the Buffalo Bills 52-17. Mandatory Credit: Peter Brouillet-USA TODAY Sports
Précurseur des grands shows à venir, le Roi de la Pop ne va pas déroger à sa réputation avec une programmation démentielle et un spectacle digne de ses plus grands concerts. Star planétaire, le Rose Bowl va vibrer au son des plus grands tubes de Jackson.
Avec un effet sur les écrans géants où l’artiste semble en sortir, la star sera catapultée sur la scène et restera immobile pendant deux minutes. Habituel chez le chanteur, la foule exulte et fait monter crescendo l’ambiance jusqu’au démarrage de la musique comme délivrance.
Tout simplement une des meilleures performances jamais vu ! Miami et feu le Dolphin Stadium s’en souviennent encore. Le « Kid de Minneapolis » interprètent ses plus grands tubes. Funk et guitare traversent le stade et « Purple Rain » arrive en apothéose sous une pluie diluvienne chère à l’Etat de Floride comme une anomalie dans leur ciel habituellement turquoise. Les lumières violettes, symbole de l’artiste, sublimeront sa prestation.
Membre du quatuor d’artistes prévu pour cette édition, la « Reine de la Pop » va éclipser ses compagnons du show. Troisième icône façonnant le paysage de la pop musicale avec Prince et Michael Jackson, Madonna délivrera une prestation de haut vol avec l’enchaînement de ses titres les plus connus jusqu’à faire oublier l’incident du doigt d’honneur face caméra de son invité Guest M.I.A lors de la prestation en scène.
On doit citer également les Rolling Stones au Super Bowl XL et l’une des scènes les plus grandes dans la forme du logo mythique du groupe (la langue tirée). Mention spéciale à Paul McCartney et Bruce Springsteen.
Un an après le fabuleux show de Madonna, Beyoncé, accompagnée des Destiny’s Child, enflamment le Mercedes-Benz Superdome de la Nouvelle Orléans. Un show à l’américaine dans toute sa splendeur avec une incroyable performance scénique et des effets de lumières impressionnants. Son Show sera tellement puissant qu’elle en provoquera de manière ironique une coupure de courant de plus de 30 minutes lors de la reprise du jeu au début de la deuxième mi-temps.
Dans un University of Phoenix Stadium en fusion, Katy Perry, avec ses Guests Lenny Kravitz et Missy Elliott, assure le spectacle grâce à l’établissement de décors massifs et de costumes très originaux. Elle chevauchera un Lion Géant doré et traversera le stade. Toujours l’un des shows les plus vus, sa prestation sera marquée par la chorégraphie plus qu’approximative d’un danseur habillé en requin et qui fera le tour des réseaux sociaux.
La « Mother Monster » ouvre le show depuis le toit du NRG Stadium à Houston descendue par un harnais. Déroulant un spectacle très politisé et plein de messages à l’attention de l’administration Trump à l’époque, il n’en manquera pas d’énergie et d’acrobaties. Des drones seront intégrés et la chanteuse finira par un saut ballon en main disparaissant des écrans sous un feu d’artifice démentiel.
N’oublions pas le show dans le mélange des genres avec Coldplay, Beyoncé, Bruno Mars et Mark Ronson et la sensualité exacerbée de Shakira et Jennifer Lopez.
Enfin il y eut aussi le showEminem, Dr Dre, Snoop Dogg, Mary J. Blige et Kendrick Lamar qui eurent enflammé le SoFi Stadium de Los Angeles à coup de Rap et RnB made in USA.
Ces Shows millimétrés et sans fautes vont connaître quelques couacs lors de certaines éditions mais une édition particulière va modifier à tout jamais le programme. Il sera au cœur d’un véritable scandale.
Alors que Justin Timberlake chante au côté de la Pop Star Janet Jackson devant quelques 140 millions de spectateurs, en pleine chorégraphie, le chanteur déchire une partie du costume en cuir au niveau de la poitrine laissant apparaître le sein droit de la chanteuse. Même dévoilé quelques secondes, le battage médiatique disproportionné rendra l’affaire appelée le « Nipplegate » plus suivie que les primaires démocrates de cette année-là.
Obligés de s’excuser pour cet incident de costume au risque de manquer les Grammy Awards, l’Amérique Puritaine n’en restera pas moins choquée. La NFL et les chaînes, retransmettant le programme, décideront de différer de 5 secondes le direct pour parer à toutes controverses de ce genre.
Moins de 6 mois après les attentats du 11 Septembre 2001, Bono et sa bande interprètent 3 de leurs plus grands succès. Entre le début de la deuxième chanson et jusqu’à la fin de la troisième, une large banderole placée derrière le groupe affiche les noms de toutes les victimes ayant perdu la vie lors des attaques du World Trade Center.
Le chanteur irlandais ouvrira sa veste dévoilant un drapeau américain, l’émotion submerge le Louisiana Superdome de la Nouvelle Orléans. Ce geste restera le plus engagé lors d’un « Halftime Show ».
L’officiellement renommé « Super Bowl LVIII Apple Music Halftime Show », à venir, confirmera la tendance Hip Hop américaine avec la prestation du chanteur Usher. Figure emblématique de la scène internationale, il ne manquera pas d’électriser l’Allegiant Stadium.
Le Trailer du show, à venir, donnant déjà les prémices de ce qui attend les spectateurs et téléspectateurs.
https://twitter.com/i/status/1749736861701181808
Les « Halftime Shows » sont et resteront l’essence même du Super Bowl. Entre spectacles, messages et controverses, ils créent l’histoire de ce programme et en deviennent presque dans l’inconscient populaire comme aussi important que le match.
Les années passantes et la grandeur de ces Shows toujours plus grandioses pourraient, un jour, dépasser, au niveau des spectateurs et téléspectateurs, le nombre des réels fans du ballon ovale au lacet au profit des curieux du spectacle de mi-temps.
L’un ne va pas sans l’autre et tout compte fait, n’est-ce pas le spectacle sportif et médiatique que nous attendons tous !
nfl
Jeux de hasard et d'argent interdits aux mineurs
