Après une saison 2022 prometteuse avec une qualification en playoffs, la saison 2023 des Giants fût beaucoup plus chaotique que prévue. Dans une intersaison où les dirigeants ont cherché, enfin, la bonne solution à tous leurs maux en renforçant la base des lignes en attaque et en défense ; la franchise de New York va t’elle enfin montrer de la consistance dans le jeu et un semblant de compétitivité pour stabiliser la franchise au plus haut niveau et entrevoir une nouvelle qualification en playoffs.
Dans la 2ème saison de l’ère Daboll-Schoen, c’est aussi, déjà, la 5ème saison sous le commandement de Daniel Jones au poste de Quarter Back. Défaillance sur la protection de la ligne offensive, en mauvais snap du centre ; la saison des Giants est à l’image de ces actions. Un niveau de performance en deçà de l’attendu et beaucoup d’incertitude. Le bilan de 6 victoires pour 11 défaites est logique compte tenu des adversaires rencontrés tout au long de l’année 2023.
Les Giants n’ont jamais pu tenir la dragée haute à leurs adversaires et s’inclinèrent fort logiquement face aux franchises plus fortes, soit les 3/4 de leurs adversaires. Les défaites laisseront surtout un goût amer par l’écart de niveau constaté, les Cowboys s’imposeront largement en semaine 1, 40-0 ; quand une équipe moyenne comme les Raiders leur passeront 30 points en semaine 9. Les joueurs de la « Big Apple » failliront surtout en attaque avec une production famélique entre 6 et 14 points en moyenne.
Sans étincelle particulière de leur Quarterback, Daniel Jones, sur les 9 premières semaines, la perte de celui-ci à partir de cette période n’arrangea rien. De Tommy De Vito à Tyrod Taylor, les Giants ont vivoté tout au long de la saison. La ligne offensive autorisera le nombre hallucinant de 85 sacks durant cet exercice, à quelques encablures de rejoindre leur rival de toujours les Eagles qui autorisèrent 104 sacks en 1986.
Oct 8, 2023; Miami Gardens, Florida, USA; New York Giants team trainers attend to New York Giants quarterback Daniel Jones (8) after an apparent injury during the second half agianst the Miami Dolphins at Hard Rock Stadium. Mandatory Credit: Jasen Vinlove-USA TODAY Sports
Comme cité auparavant, l’attaque a vraiment été l’élément clé de cette saison, Tyrod Taylor fût le leader au classement du nombre de yards à la passe avec 1 341 sur 11 matchs. Statistiques tout à fait honorable, pour un remplaçant, mais qui ne permet nullement à une équipe de jouer les premiers rôles. Leur meilleur coureur fût Saquon Barkley, et rien n’est anormal à ce niveau là, mais ses 962 yards furent bien trop maigre pour un Running Back dit « All Star » enfin, le meilleur receveur et numéro 1 fût Darius Slayton avec 770 yards, bien trop peu et bien trop peu talentueux.
Les Giants n’ont amassé que 271,6 yards par match au total en attaque, 3ème pire total avec 14,9 points de moyenne et autorisera 365,6 yards par match en défense, le 5ème pire total.
Les New York Giants seront actifs mais de manière modérée. Joe Schoen, le General Manager, veut redorer la gestion de la franchise et surtout les finances. Se séparant des contrats les plus lourds, il décidera de ne pas prolonger à prix d’or des postes qu’il considère ne méritant pas de casser le « Salary cap ».
La plus grosse acquisition sera en défense avec l’arrivée du Défensive End, Brian Burns, des Carolina Panthers. Schoen s’aperçut de la disponibilité du joueur dans les propos des dirigeants de Carolina lors d’un « Combine » et il saisit l’opportunité au vol. Après une bonne négociation, Burns vient renforcer un secteur défensif déjà bien pourvu.
La perte de Xavier McKinney, au poste de Safety, sera compensé, numériquement, par l’arrivée de Jalen Mills mais le joueur sera surtout utilisé dans la rotation défensive. Les Giants miseront surtout sur la draft et renforceront le backfield défensif avec les arrivées du Safety, Tyler Nubin, un prospect d’avenir et le Cornerback, Andru Phillips, choisi un peu haut dans les tours de draft selon les spécialistes.
Apr 25, 2024; Detroit, MI, USA; LSU Tigers wide receiver Malik Nabers poses after being selected by the New York Giants as the No. 6 pick in the first round of the 2024 NFL Draft at Campus Martius Park and Hart Plaza. Mandatory Credit: Kirby Lee-USA TODAY Sports
En attaque, les Giants perdent surtout leur ancien 2ème choix de draft, Saquon Barkley, au profit des Philadelphia Eagles qui le récupèrent dans un trade polémique à souhait. L’avenir nous dira si le choix sera judicieux ou non. Les dirigeants se tourneront vers la stabilité et renforceront la ligne offensive qui reste l’épine dans la chaussure de la franchise depuis de nombreuses années. Le Guard, John Runyan, des Packers et le Tackle, Jermaine Eluemunor, des Raiders viennent consolider ce secteur.
Dans un soucis de construire une franchise d’avenir, les Giants s’orienteront vers les jeunes et feront leur marché durant la draft. Choisi tardivement, Theo Johnson, Tight End, véritable prospect d’avenir et physique de déménageur, vient en remplacement d’un Darren Waller ayant pris sa retraite.
La franchise misera aussi sur un Running Back, Tyrone Tracy Jr, grand espoir et, qui apprendra auprès d’un comité de coureurs en devenir avec Eric Gray. Le renfort en attaque déterminant viendra du choix de Malik Nabers en choix numéro 6 du 1er tour. Annoncé comme le pendant d’un Odell Beckham Jr, le Metlife Stadium en attend la même « hype » et surtout la production d’un véritable receveur numéro 1.
La franchise de « Gotham » s’est cherché, durant toute cette intersaison, le renfort créant la différence sur une des lignes, qu’elles soient en attaque ou en défense. Tâtonnant entre un receveur ou un homme de ligne offensive durant la « Free Agency » ; les Giants, après moultes tractations, se tourneront vers un joueur défensif.
La franchise des Panthers laissait entendre que les discussions concernant le Défensive End, Brian Burns, étaient possible et les dirigeants des G Men sauteront sur l’occasion surtout vu la compensation réclamée par les dirigeants de la Caroline avec un 2ème et 5ème tour de draft.
Après 80 matchs sur 5 saisons avec les Panthers, les 246 plaquages, 46 sacks, 8 fumbles forcés, 2 fumbles recouverts auront tôt fait de convaincre les Giants de leur bon choix. Avec une moyenne entre 9 et 10 sacks durant sa période en Caroline, New York espère que ses statistiques et son physique complèteront une ligne défensive composée de Bobby Okereke, Kayvon Thibodeaux et Dexter Lawrence. Complétant chaque année son escouade défensive, les dirigeants de la « Grosse Pomme » s’attèle à composer un effectif solide en défense pour tenter de revenir aux glorieuses heures du passé où les cols bleus de la côte Est dominaient la conférence NFC sur des joutes défensives.
Dans une division de NFC East très relevée et compétitive, Brian Burns sera un élément essentiel pour contenir la force offensive des Eagles et mettre à mal leur ligne offensive, faire douter celle des Cowboys et surtout, relever le défi d’une franchise des Commanders en plein renouveau. Avec le changement de coordinateur défensif, Shane Bowen, transfuge des Titans, les Giants espèrent trouver un équilibre entre pression, pass rush et couverture qui a grandement fait défaut l’année dernière sous les ordres de Wink Martindale.
Les rues de New York murmurent, depuis quelques années, un sentiment fort de problème évident sur la première ligne protectrice permettant à n’importe quel Quarter Back, d’un bon niveau, de lancer avec un minimum de temps. Problème récurrent jamais résolu, la franchise de New York alternera entre joueurs plus que moyens à médiocres pendant de nombreuses années. Pour ne prendre que les dernières années, des joueurs tels que Matt Peart, Will Hernandez, Ben Bredeson, Jon Feliciano, et Mark Glowinski ont circulé dans les entraves du Metlife Stadium. Chacun évoluera comme un fantôme sur le terrain et le niveau de la ligne restera dans les bas fonds des classements.
Offensive Line Coach Carmen Bricillo, of the NY Giants NFL team at an organized team activity at their training facility in East Rutherford, NJ on Thursday May 30, 2024.
2024 devrait être le renouveau, le coordinateur de ligne offensive, Carmen Bricillo, transfuge des Raiders arrive sur la côte Est auréolé d’une réputation de coach compétent à ce poste et pouvant enfin faire passer cette ligne de médiocre à moyenne.
Avec un Andrew Thomas, Left Tackle, si en bonne santé, capable de contenir les rushers du côté aveugle de son Quarter Back avec talent (la draft de ce joueur fût l’une des bonnes pioches de l’ère Gettleman), la franchise s’est enfin tourné vers le recrutement de Guard et Tackle de métier et surtout peu blessé durant leur carrière. Eluemunor et Runyan, cité précédemment, arrivent pour redonner un souffle de renouveau et le drafté de l’année dernière au poste de Centre, John Michael Schmitz, a connu sa première année d’expérience dans la grande ligue et, vu son potentiel entrevu, a toutes les cartes en main pour pérenniser la position sur plusieurs années.
Reste l’énigme du Right Tackle, Evan Neal. Le 7ème choix du 1er tour de la draft 2022 déçoit depuis son arrivée, entre blessures et contre performance, les dirigeants devront statuer sur son cas et vite se retourner sur une autre solution en cas de contre performance dès le début de la saison 2024. Sur un manque de profondeur encore criant, avec le seul Joshua Ezeudu comme back up de qualité ; la quantité devrait encore faire défaut cette année.
Avançant petit à petit dans la construction de la franchise, les dirigeants se sont mis en tête, avec le départ de Saquon Barkley, de faire table rase du passé. Joe Schoen, General Manager, confia, dans le Hard Knocks diffusé, que ces choix seront dictés par la stabilité et la vision à long terme de la franchise et non sur des choix à court terme dénué de projet d’avenir.
Dans l’an 3 de la collaboration Daboll/Schoen, le projet Giants doit aboutir durant cet exercice 2024. Le Quarter Back, Daniel Jones,est sur la voie de la guérison de ses graves blessures, la ligne offensive retrouve une certaine organisation ; l’équilibre de base permettant de développer du jeu à la passe prend forme. La draft du receveur, Malik Nabers, de LSU, choisi en 6ème choix du 1er tour, offre également, enfin, une cible numéro 1 et avec le talent d’un numéro 1. Les différents jeunes atouts et talents (Jalin Hyatt et Wan’dale Robinson) se mettent en place et l’escouade offensive semblant moribonde, il y a quelques années, commence sur le papier à donner quelques certitudes.
Jan 7, 2024; East Rutherford, New Jersey, USA; New York Giants wide receiver Wan’Dale Robinson (17) reacts after a first down reception during the first half against the Philadelphia Eagles at MetLife Stadium. Mandatory Credit: Vincent Carchietta-USA TODAY Sports
La franchise passera aussi sur un comité de coureur, comme il se fait chez la plupart des autres franchises avec Devin Singletary, Eric Gray et Tyron Tracy Jr ; ce qui laisse supposer un jeu moins stéréotypé et beaucoup plus varié. A cela, vient s’ajouter une défense, qui tenait déjà la franchise à bout de bras et qui s’est amélioré et renforcé.
La franchise de New York peut légitimement espérer beaucoup mieux. Reste à prendre la mesure des adversaires rivaux de division de NFC East, déjà bien pourvu de talents et surtout d’imposer leur jeu aux adversaires soit disant plus faible rencontrés tout au long de la saison 2024 à venir.
Il est peu de dire que l’on a du mal à voir clair dans le réel niveau des Giants depuis 2 ou 3 ans. En 2022, elle finira avec un bilan de 9 victoires, 7 défaites et 1 match nul, quand, en 2023, elle déposera un bilan peu flatteur de 6 victoires pour 11 défaites. La franchise définit ses résultats en fonction de la difficulté du calendrier et de la valeur des équipes à sa portée. Elle démarre, donc, ce nouvel exercice dans les mêmes incertitudes malgré des renforts séduisants à l’intersaison.
Malgré tout, et, à partir de ce postulat, si l’on analyse bien leur calendrier, les Giants peuvent prendre la mesure de leurs rivaux de division de la NFC East et croisent avec la NFC South qui, sans manquer de respect à ses représentants, reste une division abordable. Le croisement avec l’AFC North reste le gros point noir.
Franchises habituées aux matchs durs, physiques et hâpres, le niveau de cette division risque de freiner les espoirs de victoires. Il faudra absolument profiter des matchs face à des adversaires du même niveau, suite au classement de l’année dernière, comme les Colts ou les Vikings, en première semaine, pour définir la suite de leur saison.
Si les joueurs de New York sont conformes et cohérents, 3 victoires sur les rivaux de NFC East, 1 sur les équipes d’AFC North, 2 sur les équipes de NFC South et 2 victoires sur les Colts et les Vikings ; ils termineront, donc, à 8 victoires. Bien loin de ce qu’attendra les dirigeants et le président Mara mais réaliste quant à la situation de la franchise et de l’effectif des « Big Blue ». Il n’en demeure pas moins la possibilité, en cas de symbiose retrouvée, de réaliser une excellente saison et d’accrocher 11 victoires.
Les New York Giants font partie de ces équipes en reconstruction, celle-ci tarde à se matérialiser mais l’étincelle est possible à tout moment. Un retour en playoffs est tout à fait concevable mais le « Divisional Round » pourrait être l’ultime marche de leur beau parcours.