Alors que le tournoi universitaire bat son plein, Cooper Flagg fait fantasmer plus d’une équipe NBA. Au point que nombre de franchises aient déjà baissé pavillon pour cet exercice 2024-2025 en prévision de la prochaine Draft.
Si certaines équipes (Raptors, Wizards et Jazz) faisaient figure de favorites dans cette course à la médiocrité qui offre chaque année aux pires équipes les meilleurs choix de draft, d’autres franchises sont venues se greffer aux cancres de la ligue en cours de route suite aux blessures de leurs stars (Sixers, Spurs et Pelicans).
Preuve de la volonté farouche des ces équipes à terminer dans les profondeurs du classement, la rencontre ayant opposé Toronto à Utah dans la nuit du 14 mars, a donné lieu à un triste spectacle. Alors que le match se jouait et que les deux équipes étaient encore capables de l’emporter, les coaches n’ont pas hésité une seule seconde à reposer leurs stars et à jeter dans le grand bain au moment le plus crucial leurs jeunes pousses.
Au point que Scottie Barnes, R.J. Barrett et Immanuel Quickley n’ont joué que 2 minutes dans le dernier acte côté Raptors, que la star d’Utah Lauri Markkanen passait l’intégralité de la seconde période sur le banc et qu’un seul des 10 joueurs sur le parquet en fin de match affichait une moyenne de points supérieure à 10. Résultat des courses, Toronto s’imposait au score, mais c’est bien Utah qui réalisait la belle opération de la soirée, se rapprochant d’une place parmi les trois pires bilans de la ligue en fin de saison et s’assurant de meilleures chances d’obtenir un haut choix de Draft.
Pour Evan Wasch, vice-président exécutif de la stratégie et de l’analytique de la NBA, il est compliqué de changer drastiquement les choses.
« Je ne connais personne qui veuille véritablement changer le mode de fonctionnement de la Draft, dont les premiers choix sont attribués aux équipes ayant le plus besoin de talent. »
Ce système a certainement ses défauts mais il a aussi ses qualités et permet aux équipes des petits marchés d’avoir une chance de construire une équipe compétitive et de concurrencer les places fortes de la ligue.
Afin d’éviter les abus, la NBA a procédé à des changements en 2019 en réduisant les chances des trois pires équipes à 14 % pour l’obtention du 1er pick et à 52,1 % d’obtenir un choix dans le Top 4.
Une mesure venue renforcer la mise en place du Play In en 2020. Le tournoi de fin de saison instauré par Adam Silver permet en effet aux franchises du ventre mou de leur conférence de se battre pour une place en postseason jusqu’au bout de la saison régulière au lieu de vendanger les dernières semaines de compétition pour se donner davantage de chance à la Draft.
Dernière action en date, la mise en place d’une nouvelle règle liée au Load Management (mise au repos intempestive des joueurs majeurs d’une équipe) à l’été 2023. Une mesure initialement prise pour lutter contre les absences des stars lors des matchs diffusés sur les antennes télé qui a indirectement permis de limiter le tanking. La NBA souhaitant que les stars en état de jouer soient sur le parquet, elle a aussi limité la capacité des franchises à faire l’impasse sur ses joueurs majeurs dans l’optique de perdre des matchs.
Cette nouvelle règle a ainsi coûté 100 000 $ à Utah pour avoir mis au repos Lauri Markkanen sans raison valable lors de la rencontre du Jazz face aux Wizards (autre champion du tanking) le 5 mars dernier.
This continues the NBA closely monitoring potentially improper absences around the league. The Utah Jazz received a $100,000 fine this week and, as reported earlier today on @PatMcAfeeShow, the NBA is also looking into the Philadelphia 76ers for recent players sidelined. https://t.co/H1klLIZHUy
— Shams Charania (@ShamsCharania) March 15, 2025
Certaines équipes, telles que les Raptors, arrivent à contourner cette règle en évitant de faire jouer leurs joueurs stars dans les minutes importantes des matchs.
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Selon les spécialistes d’ESPN, cinq solutions pourraient être utilisées afin d’éviter les abus :
Nul ne sait quelles seront les orientations prises par la ligue pour combattre le tanking. Au regard de la médiocrité du spectacle offert sur certaines rencontres et aux audiences télé continuellement en baisse, la NBA ferait bien de prendre le sujet à bras le corps.
Crédit photo : Peter Creveling-Imagn Images