Pete Rose, représenté une époque bien lointaine de nos standards actuels, un baseball passion, une vie faite d’excès à la limite du raisonnable mais aussi où la ligne du tolérable était franchie plus d’une fois. Joueur adulé partout où il est passé des Reds aux Expos en passant par les Phillies.
Pete Rose s’est une carrière de joueur qui débute en 1968 et se termine en 1986. Un joueur polyvalent, le seul à avoir joué plus de 500 matchs à 5 positions différentes, première base (939), seconde base (628), troisième base (634), champ droit (671) et champ gauche (595). 17 fois All-star et un titre de MVP en 1973 seulement 5 ans après son entré dans la ligue, dans une ligue qui venait de perdre Roberto Clemente et voyait Willie Mays prendre sa retraite.
Individuellement, Pete Rose détient le record « all-time » du nombre de hits en carrière (4256) et a remporté trois fois le titre de frappeur (meilleure moyenne au bâton). C’est aussi 3 titres en World Series, deux avec les Reds, la « Big Red Machine » l’une des meilleures équipes de tous les temps, en 1975 et 1976 et en 1980 avec les Phillies qui n’attendaient que Rose pour atteindre les World Series.
Pete Rose incarnait le baseball dans cette époque si particulière du milieu des années 70 au milieu des années 80 où le baseball était encore le sport numéro 1 aux Etats-Unis devant la NBA et la NFL. Pete Rose était réputé pour son abnégation, son énergie sur le terrain « Charlie Hustle » jouant chaque jeu comme le dernier d’une World serie. Tout se résume dans une (ou plusieurs) photo de ses plongeons pour atteindre une base planant au-dessus du sol le regard déterminé, rivé vers son objectif à atteindre.
Après un court passage aux Expos de Montréal, il retournera finir sa carrière aux Reds de 1985 à 1986 ce passage marquera une transition pour lui, il ne sera plus uniquement joueur mais aussi manager. Dès sa retraite sportive il se consacrera directement à son poste de manager des Reds jusqu’en aout 1989 avec un bilan positif pour lui mais aucune apparition en postseason.
« L’un des plus grands joueurs du baseball s’est livré à toute une série d’actes qui ont entaché le sport, et il doit maintenant vivre avec les conséquences de ces actes. »
Ce sont ces mots prononcés lors d’une conférence de presse à New York par le commissionnaire de l’époque, Bartlett Giamatti, qui mettent un terme en aout 1989 à l’aventure de Pete Rose dans le baseball.
Les faits reprochés, des paris sportifs sur le baseball et sur sa propre équipe entre 1985 et 1987, Rose a toujours nié jusqu’en 2004 avouant avoir parié mais toujours sur une victoire de son équipe. Dans son autobiographie, publié en 2019, il admet sans vraiment comprendre pourquoi il a été banni à vie du Hall of Fame :
« Je ne pense pas que parier soit moralement mauvais. Je ne pense même pas que parier sur le baseball soit moralement mauvais »
S’en suit des années de réclamation, des pétitions pour le faire entrer au Hall of Fame mais la MLB ne rigole pas avec les paris sportifs et restera ferme jusqu’au dernier commissionnaire Rob Manfred.
Malgré ça, la MLB l’a élu dans l’équipe du XXe siècle en 1999.
Une réputation entachée par d’autres scandales liés à des affaires de drogues, d’alcool, de mœurs, d’évasion fiscale, une vie qui flirtait avec les limites, les dépassant bien souvent. Une vie vécue comme sur le terrain « à fond ». Pete Rose restera dans l’histoire du baseball. Loin d’être défini uniquement par ses erreurs, il est aussi l’exemple d’un joueur qui a marqué son époque par sa passion et son intensité sur le terrain.
« Charlie Hustle » n’était pas seulement un surnom, c’était une philosophie : jouer chaque match, chaque action comme la dernière et tout donner pour son équipe. Ses plongeons vers les bases, son acharnement et son esprit combatif sur le terrain ont inspiré des générations de joueurs et de fans.
Alors que le monde du baseball pleure sa disparition, il est important de se souvenir de ce qu’il a laissé : l’image d’un homme qui a tout donné sur le terrain, incarnant l’esprit même du baseball. Un héritage qui, malgré tout, continue d’inspirer au-delà du baseball.
© Cara Owsley/The Enquirer / USA TODAY NETWORK via Imagn Images